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Safi (arabe : آسفي) est une ville du Maroc, située sur le littoral Atlantique. Elle est la capitale de la région Doukkala-Abda et préfecture de sa province. Son port est l'un des plus importants du pays. La ville abrite également, depuis les années 1960, un important complexe industriel de transformation de phosphate. Safi compte actuellement 485 798 habitants.

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Histoire

Il y a peu d'écrits sur la naissance de Safi, la pointe Oussadion, Comptoir Phénicien – s'il faut croire le géographe Ptolémée – probablement fréquentée plus tard par les Romains, elle apparaît dans les textes arabes sous le nom d'Asfi, à partir du XIe siècle, c'est alors un petit port d'intérêt local.

Safi (Hadirat al Mouhit) ou Cité de la mer environnante, selon l'expression d'Ibn Khaldoun, assurait, en tant que port de la capitale Marrakech de l'empire Almohade au XIIe siècle, des relations directes avec l'Andalousie et se présentait sous la forme d'un espace fortement urbanisé, doté notamment d'importantes fortifications et d'une grande mosquée centrale. Cette dernière était rattachée à de nombreuses institutions.

Sous les Almohades, à la fin du XIIe siècle, Abi Mohammed Salih, Saint Patron de la ville depuis, fonde un ribat ou couvent fortifié, dans un faubourg mitoyen de la ville de Tasaffyn (Al-Safy), dont la fonction religieuse atteint une large renommée.
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Il institue, en effet, deux ordres religieux, les premiers du genre organisés au Maroc, une Tariqa ou voie mystique et la Tafa des Houjjaj, remarquable organisation du pèlerinage à la Mecque, à travers un immense réseau de centres d'accueil (Sijilmassa, Tlemcen, Bougie, Barqa, Alexandrie,...), à une époque où cette obligation était suspendue en raison de l'insécurité.

Constituée de deux entités urbaines, la ville s'enrichit, au XIVe siècle, d'une medersa, édifiée par Aboul Hassan Al Marini, d'un bimaristan (hôpital) et de nombreuses autres institutions, une qaysaria, un mohtasseb, au fur et à mesure que Safi s'impose comme place d'échanges d'importance qui commerce avec Gênes, Séville, Marseille, etc.

A la fin du XVe siècle, la pression portugaise s'accentue, et aboutit à l'occupation de la ville qui va durer de 1488 jusqu'à sa reprise par les Saadiens, en 1541. La Tzaffin portugaise était alors la principale place fortifiée pour le contrôle de la région maritime, s'étendant jusqu'à Marrakech.

De nouveau reliée à Marrakech sous les Saadiens, Safi demeure un des plus importants ports du Royaume jusqu'à la création d'Essaouira, dans la seconde moitié du XVIIe siècle. Elle reste cependant le siège de consulats étrangers et participera, au cours du XIXe siècle, à l'ouverture commerciale du Maroc sur les puissances étrangères.

De même qu'à Tanger, la communauté juive est importante et n'est pas installée dans un mellah. L'existence de cultes mixtes, judéo-musulman, tel celui rendu jusqu'au milieu du XXe siècle aux Oulad Zmirro, les sept saints juifs enterrés à Safi, témoigne de l'entente qui prévaut depuis plusieurs siècles entre les deux communautés.


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L'ouverture sur l'Europe

Au XVe siècle, Safi s'ouvre au commerce européen. Les Portugais apprécient même si bien sa rade naturelle qu'ils s'en emparent en 1488, par une opération combinée (par terre et par mer) montée à partir de leur base de Mogador (Essaouira). Autour de la ville, ils élèvent une enceinte et construisent une forteresse au bord de la mer. Mais cette occupation dure peu, car dès 1541, les Portugais qui viennent de perdre la ville d'Agadir évacuent volontairement Safi.

Cela n'interrompt point les échanges avec l'Europe qui au contraire s'intensifient. Les Français y ont leur part.

Au XVIIe siècle, le consul de France a sa résidence à Safi et c'est dans ses murs que le commandeur de Rasilly signe au nom de Louis XIII plusieurs traités de commerce entre la France et l'Empire Chérifien. Mais, au XIXe siècle, c'est le déclin complet.

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Le tournant du XXe siècle


Le renouveau est tout d'abord venu de la pêche industrielle : la sardine est la spécialité de Safi depuis que le développement de la conserverie a ouvert à ses pêcheurs un énorme marché. Puis les minerais de Jbilet et les phosphates de Youssoufia (90 km au nord-est de Safi) ont envahi les quais, entraînant l'extension et la modernisation du port.

Enfin, c'est à Safi que le pays a fait ses premiers pas dans la grande industrie par la construction d'un important complexe chimique (1972) à quelques kilomètres au sud de la ville. À partir de 1920, le port de Safi est l'objet d'extensions progressives, grâce à l'accroissement de l'exportation des phosphates. Mais c'est au cours de la Seconde Guerre mondiale, que la flottille de pêche connaît une croissance considérable liée au développement de la conserve, qui fera de Safi, au début des années 1950, le premier port sardinier du monde, pour la pêche et la conserverie. Safi est aussi célèbre pour l'activité de ses potiers, attestée dès le XIIe siècle. Cette activité a connu un regain d'intensité au XIXe siècle, et une renaissance progressive, grâce à la création, vers 1920, d'une école de céramique et d'un atelier pilote, avec Maître Lamali, qui ont permis de renouveler et de perpétuer cette activité sur la Colline des Potiers.

Safi est aussi connue pour son rôle dans la résistance et la lutte pour l'indépendance du Maroc. Trois personnalités de Safi ont signé le Manifeste de l'indépendance : Haj Mohamed Bouamrani, M'hamed Belkhadir et Abdeslam El Mestari.

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Monuments de Safi

    * Minaret Almohade.
    * Château de mer : c'est un fort portugais qui date du XVIe siècle. Il a pour particularité d'être bâti pratiquement sur l'eau. Son état se détériore et semble être condamné à disparaître devant la négligence du Ministère de la culture marocain ainsi que les autorités locales.
    * La Cathédrale portugaise: premier édifice gothique d'Afrique.
    * Dar Asultane : ancienne résidence des sultans alaouite, elle servait aussi de protection pour la ville en raison de sa position ; aujourd'hui elle a été transformée en musée (Musée national de la Céramique) et sa terrasse offre un joli panorama sur la ville.
    * Le mausolée des sept frères benzmiro (synagogue).
    * La citadelle Ben Hamiddouch.
    * Le Palais du Caïd si Aïssa Ben Omar, datant du XIXe siècle (Dar si Aïssa).
    * La Forteresse Agouze à Souiria Lakdima.
    * la Forteresse d'Ayir.
    * La Maison Galabru.

Safi possédait une importante communauté juive qui a émigré vers la France, le Canada ou Israël et qui représentait à l'époque plus de 20 pour cent de la population.

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L'industrie

Il existe deux unités industrielles importantes à Safi :

    * Une unité de l'Office chérifien des phosphates (OCP), qui est une entreprise nationale en charge de toute la filière phosphates/engrais. Elle est la deuxième entreprise productrice de phosphates du monde, juste après l'américain IMC Agrico Co. (groupe Freeport McMoRan). L'exploitation minière est réalisée sur trois grands sites : Khouribga, Gantour et Boukraa, qui ont livré en 2000 respectivement 14,1 Mt, 5,2 Mt et 2,2 Mt de minerai de phosphate marchand. Les centres de transformation du phosphate en acide phosphorique (2,7 Mt en 2000) sont implantés dans la zone industrielle littorale de Jorf Lasfar et à Safi ; ceux de l'élaboration des engrais (2,4 Mt) le sont dans l’ensemble chimique de Safi et de Jorf Lasfar. L'OCP est de loin le premier exportateur mondial de phosphates bruts et d'acide phosphorique et l'un des plus grands fournisseurs internationaux d'engrais tels que le superphosphate triple (TSP) et le phosphate diammonique (DAP).
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    * L'usine de Ciments du Maroc de la province de Safi  :

L'usine de Safi a été mise en service en 1993, elle est située à 35 km au nord de la ville de Safi. L'usine est équipée d'une ligne de cuisson à voie sèche Polysius avec un four d'un diamètre de 4,2 m et d'une longueur de 62 m, avec une tour de cinq étages munie d’un mini preca. Les principaux ateliers sont :
- concassage : HAZMAG à marteaux.
- pré-homogénéisation: pré-homogénéisation circulaire et BEDESCHI.
- broyage Cru : broyeur vertical à galet PFEIFER.
- ligne de cuisson : POLYSIUS.
- broyage Ciments : broyeur à boulet FCB.

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Sports

Safi est une grande ville du surf, reconnue par les plus grands surfeurs. Elle offre aux amateurs de glisse une des meilleures droites de l'Afrique (classé numero 3 mondial), qui déferle sur plus de 100 m. La planche à voile est également à l'honneur.

Malgré les modestes infrastructures sportives de la ville, celle-ci possède un club sportif : L'Olympique de Safi évoluant en division 1 de football. L'OCS est aussi une grande équipe de rugby. La ville est aussi un véritable bastion de l'athlétisme. En effet trois Safiots sont actuellement des vétérans de la discipline reconnu mondialement. La colombophilie a sa part elle aussi, il y a trois associations de colombophiles dans la ville à savoir : Al Fath, Assalam et Korse. Cela est dû au fait que Safi est une ville de lâcheurs de pigeons voyageurs pour les îles Canaries.
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Safi est en train de devenir la destination nautique du centre du Maroc et par la même occasion la plage la plus proche de Marrakech.
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